Aux origines de Bitcoin (BTC)

par Mathieu Conte
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Bitcoin naît dans un contexte de crise économique et s’impose en quelques années comme un concurrent sérieux aux systèmes monétaires actuels. Il est souvent décrié sans être réellement compris, c’est le principe même des révolutions, elle rebalance les cartes et dérange les forces dominantes.

Les raisons d'une naissance

Bitcoin n’est pas juste un gadget technologique pour fabriquer une monnaie de geek. Sa raison d’exister est beaucoup plus profonde et justifiée.

Sa proposition de valeur est simple, créer une monnaie et un système monétaire qui soit durable et résilient.

Comprendre sa résilience, c’est comprendre:

  • D’où Bitcoin tire-t-il ses racines ?
  • Comment Bitcoin résiste-t-il ? Les beautés de son mécanisme

Dans ce premier article, nous allons nous focaliser sur comment les déviances de nos systèmes ont construit la raison d’être de Bitcoin.

Si nos libertés n’étaient pas atteintes, Bitcoin n’aurait pas de raison d’être.

Si la confiance en nos systèmes est intacte, Bitcoin n’a pas lieu d’être.

La monnaie, une histoire vieille comme le monde

La monnaie a joué un rôle essentiel pour le développement de nos sociétés. Il permet de faciliter le développement des échanges et de nos économies.

Concrètement, la monnaie est un instrument d’échange, de stockage et de transport de la valeur. Pour garantir son bon fonctionnement, un consensus social doit émerger de son utilisation : on doit avoir confiance en la monnaie.

A toutes les époques, les gouvernements ont naturellement adopté cette position de tiers de confiance garantissant la monnaie et sa création.

Cet exemple illustre bien la dépendance de Harold envers l’autorité centrale.

La valeur du travail de Harold est quantifiable avec la monnaie que l’autorité établie comme consensus.

L’histoire des monnaies se vulgarise en deux constats :

  1. Les civilisations ont souvent choisi comme monnaie des instruments considérés comme rares et qui se conservent bien dans le temps : sel, coquillage, bronze, fer, argent, or etc…

    Avec les avancées technologiques, cet étalon de mesure de la valeur est dévalué.

    Ex : Le bronze a été utilisé comme monnaie car il était dur à produire, les améliorations en production rendent le bronze moins coûteux à produire > sa valeur diminue.

    Dans ce cas, Harold devrait être mieux payé pour son travail. Mais que fait-on de ces économies ? La valeur de son travail qu’il a stocké à tout simplement diminué...

  2. Le pouvoir en place dévalue la valeur la monnaie en augmentant la masse monétaire. Une forme “d’impôt caché” qui a pour conséquence de diminuer la valeur de la monnaie = Perte de valeur sur la valeur du travail qu’on a stocké.

Le meilleur exemple, le dollar américain.

Ce graphique montre qu’1$ conservé depuis 1913 vaut 0,05$ en 2013.

Le but n’est pas de juger des choix politiques de tel ou tel pays. Ce qu’il faut comprendre, c’est que le dollar ne permettait pas de stocker la valeur du travail dans le temps. Il ne valait mieux pas garder l’argent sous le matelas !

Les Etats ont montré beaucoup de difficultés dans la gestion de la politique monétaire, entraînant des conséquences plus profondes sur l’économie et justifiant l’émergence de concept comme Bitcoin.

La valeur : entre capture et concentration

Le contrôle de la valeur peut être appliqué directement sur ce qui représente de la valeur.

Peu importe l’époque, les forces dominantes ont cherché à s’enrichir. Comment ? En exploitant ce qui est la source de la valeur.

Les révolutions industrielles amènent à des changements de paradigme de la source de la valeur

  • Pendant longtemps, richesse = accumulation - possession
  • Avec les révolutions industrielles, richesse = moyen de production

Nous sommes en pleine révolution du numérique. Internet a changé la manière dont on produit et échange de l’information. C’est un changement radical aux niveaux social, économique et politique.

Quand on regarde les capitalisations boursières et l’explosion des GAFAM et des boîtes techs, on identifie ce qu’est la valeur aujourd’hui.

La valeur, c’est la donnée.

Des sociétés comme Facebook ou Google ont intelligemment compris que dans un monde numérique où les échanges se libèrent, travailler la donnée pour la transformer en information exploitable était la nouvelle source de richesse.

Pourtant, l’accès à l’information sur Internet est ouvert. Ce qui fait la force de ces entreprises, c’est leurs savoir faire, leurs propriétés intellectuelles. Autrement dit, la performance de leurs algorithmes dans le recueil et l’analyse de la donnée.

Ces sociétés ont aujourd’hui un impact important sur nos libertés, sur le poids de l’économie et sur des décisions politiques.

Reprendre le contrôle sur l’instrument de la valeur ne suffit donc pas, il faut aussi permettre de retrouver la propriété sur nos données, sur la valeur elle-même.

Bitcoin n’est pas la solution au contrôle de nos données, mais il amène une innovation majeure ouvrant des potentielles solutions. Bitcoin attribue la propriété numérique et permet de réattribuer la valeur dans l’espace numérique.

Dans une époque où tout le monde peut copier du contenu sur Internet, prouver la propriété numérique a plus de valeur que posséder un contenu.

Internet : de décentralisation au contrôle des populations

Initialement, le développement de l’infrastructure Internet a été possible grâce aux recherches cryptographiques et mathématiques post 1945.

  • Des chercheurs et cryptographes prônant une culture du libre
  • L’armée, voyant dans la cryptographie un moyen de chiffrer les communications.

La vision décentralisée des systèmes d’informations était partagée par les deux parties, l’avantage d’un réseau décentralisée est qu’il plus difficilement attaquable.

Au vue du niveau de technicité pour comprendre ces nouveaux systèmes d’information, très peu d’acteurs sont capables de développer le secteur, on distingue 3 groupes :

  • Les défenseurs du logiciel libre - développer des applicatifs pour le bien commun, respectueux des libertés

  • Les grands groupes privés - développer des applicatifs à l’utilisation très simplifié pour la population.

  • Les agences de gouvernement - développer l’infrastructure pour maîtriser le développement d’internet

Sans surprise les grands gagnants de cette révolution sont les GAFAM et les grands gouvernements, prenant possessions d’un nouveau levier de contrôle de la population

La couche infrastructure d’Internet est largement dominée par les Etats-Unis, contrôlant la plupart des grandes routes du réseau et l’hébergement des serveurs

En terme d’applicatif, les services proposés par les grandes sociétés leur ont permis de prendre un pouvoir significatif sur l’influence de notre monde.

Quelques exemples illustrant l’accélération de la surveillance et du contrôle de la population grâce à Internet :

  • Surveillance accrue des flux d’information et financier depuis le 11 septembre 2001
  • Affaire Snowden
  • Affaire Wikileaks
  • Facebook, Trump - Cambridge Analytica
  • Contrôle de l’information et censure durant le COVID

Les chercheurs et fondateurs d’un Internet libre, prônant la liberté et l’open source ne pouvaient pas lutter longtemps contre la force de frappe financière des GAFAM nourris pas une création monétaire permanente.

Néanmoins, un petit groupe d’irrésistible défenseur de la liberté survie et continue à développer des technologies open source et libre d’accès comme Linux.

De plus, l’accentuation de cette surveillance de masse favorise le développement de mouvement comme les CypherPunk luttant activement contre l’atteinte à nos libertés sur Internet.

Les pères fondateurs de la cryptographie et du logiciel libre ont combattu avec leurs armes, développant pas à pas des technologies permettant l’émergence de la machine Bitcoin.

Conclusion

Nous comprenons à présent mieux en quoi Bitcoin n’est pas juste une monnaie de geek et en quoi la raison de son invention répond concrètement au problème de nos sociétés qui se numérisent complètement.

  • Défaillance de la monnaie et des systèmes monétaires
  • Des politiques économiques irrationnelles
  • Une atteinte aux libertés des individus permanente
  • Une tendance à concentrer la valeur et le pouvoir

Toutes ces caractéristiques que nous avons dégrossies ont un point commun. Elles ont nécessité l’intervention ou la confiance de l’Homme.

Friedrich Hayek, économiste de l’Ecole Autrichienne a écrit une thèse dans son ouvrage “Pour une libre concurrence des monnaies “qui lui a value le prix Nobel d’économie en 1974

Sa thèse est la suivante :

Dès que dès lors qu’on confie le monopole de l’émission monétaire à un groupe de personne, à un moment donné, il en abuse. Il préconise de supprimer le monopole de la création monétaire.

Bitcoin tire ses motivations dans ces problèmes en supprimant le monopole monétaire.

Mais comprendre la source de la maladie ne suffit pas, il faut pouvoir la guérir. Dans le prochain article, nous allons voir que le remède Bitcoin n’est pas si facilement sorti du chapeau. Il réside d’un profond processus de pensée économique et un mélange savant d’avancées cryptographiques.

Les prix annoncés ici peuvent sembler surréalistes. Aujourd’hui, il n’est pas possible de prédire quel scénario se produira ou non. Gardez à l’esprit les règles de bonnes pratiques : n’investissez jamais plus que ce que vous pouvez perdre et faites vos propres recherches ! Néanmoins, une chose est sûre et certaine : l’arrivée de Blackrock ne sera pas sans conséquence. En tout cas, ici à CryptoLogik, on vous couvrira cet événement au fur et à mesure, afin que vous soyez les mieux renseignés !


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